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Actualité

Le chiendent – ses propriétés

Par 10 novembre 2025Aucun commentaire

🌿 Le chiendent – Elymus repens

Le chiendent, souvent perçu comme une simple mauvaise herbe, est en réalité une plante médicinale précieuse dotée de nombreuses vertus thérapeutiques. Couramment utilisé en phytothérapie, il est reconnu pour ses propriétés diurétiques, dépuratives et détoxifiantes, contribuant ainsi à l’élimination naturelle des toxines et au bon fonctionnement de l’organisme.

Cette plante est en tout cas un grand classique de nos cours de phytothérapie et de naturopathie.

🔎 Origine et étymologie

Son nom latin Elymus repens signifie littéralement « rampant », en référence à sa capacité à se propager rapidement grâce à ses longs rhizomes traçants.
Le nom vernaculaire « chiendent » provient du fait que les chiens le consomment spontanément pour se purger et favoriser le bon fonctionnement de leurs reins.

🌾 Description botanique

Le chiendent est une graminée vivace (famille des Poacées) très commune dans les prairies, les champs et les jardins. Ses rhizomes blancs, souterrains et très résistants, lui permettent de coloniser rapidement les sols.
Il produit un épi dressé contenant du pollen, pouvant être à l’origine d’allergies respiratoires chez les personnes sensibles.

Bien qu’il soit souvent redouté des jardiniers pour son côté envahissant, le chiendent reste une plante utile et polyvalente, à la fois médicinale et fourragère.


🌿 Propriétés et bienfaits

Le chiendent agit principalement sur les voies urinaires, le foie et le métabolisme général. Ses effets sont doux mais constants, particulièrement lorsqu’il est utilisé en cure.

Utilisations courantes

  • Diurétique naturel : favorise l’élimination rénale et draine les toxines, telles que l’acide urique, ce qui sera utile en cas de rhumatismes.

  • Dépuratif du sang et des voies urinaires, en éliminant l’urée et la créatinine.

  • Aide à éliminer les calculs rénaux et biliaires.

  • Anti-inflammatoire des voies urinaires (utile en cas de cystite légère).

  • Soulage certains troubles digestifs (ballonnements, lenteur hépatique).

  • Stimule l’appétit et soutient le système digestif.

  • Contribue à réguler la glycémie grâce à la présence d’inositol.

  • Possède des propriétés antimicrobiennes légères.

  • Aide à faire baisser la fièvre dans certaines infections urinaires.

  • Favorise la perte de poids en cas de rétention d’eau.


⚖️ Réglementation

Les allégations ci-dessus respectent le règlement (CE) n°1924/2006 relatif aux allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires.


🚫 Contre-indications et précautions

Le chiendent est une plante généralement bien tolérée.
Cependant, il est déconseillé :

  • En cas d’allergie aux graminées.

  • En cas d’œdème d’origine cardiaque ou rénale, sans avis médical.

  • Son usage prolongé ou à forte dose peut irriter les muqueuses digestives.

Par prudence, les femmes enceintes ou allaitantes devraient consulter un professionnel de santé avant d’en consommer.


💊 Formes galéniques disponibles

Le chiendent se trouve sous différentes formes en complément alimentaire, selon l’usage souhaité :

  • Décoction ou infusions du rhizome séché (forme traditionnelle). A laisser infuser dans un litre d’eau bouillante et à boire au long de la journée.

  • Gélules ou comprimés de poudre de rhizome.

  • Extrait fluide ou teinture mère.

  • Infusion associée à d’autres plantes dépuratives.


⚗️ Principes actifs principaux

  • Triticine : glucide énergétique et adoucissant.

  • Inositol : aide à la régulation du métabolisme du sucre et des graisses.

  • Mucilages : adoucissent et protègent les muqueuses digestives.

  • Sels minéraux : riches en potassium, silice et fer, aux effets reminéralisants.

  • Vitamines : notamment du groupe B, favorisant le métabolisme cellulaire.


🕒 Durée et conseils d’utilisation

Les cures de chiendent durent généralement 3 semaines, renouvelables après une pause d’une semaine.
À prendre de préférence le matin, car son effet diurétique peut entraîner des mictions nocturnes si pris le soir.


🌱 Partie employée

La racine (rhizome), fraîche ou séchée, est la partie utilisée en phytothérapie.


🌼 Associations bénéfiques (synergies)

Le chiendent peut être combiné à d’autres plantes médicinales pour renforcer ou compléter son action :

  • Bruyère, racine de fenouil, thé vert ou pissenlit → effet diurétique renforcé.

  • Orthosiphon → améliore l’élimination rénale.

  • Bardane ou noyer (bourgeons) → soutient la détox hépatique et cutanée.

  • Reine-des-prés ou saule (bourgeons) → soulage les douleurs articulaires.

  • Sève de bouleau ou aubier de tilleul → élimination des toxines via les reins.

  • Alchémille vulgaire → action sur la rétention d’eau.

  • Pleurote ou Gymnema sylvestre (gurmar) → aide à la régulation du glucose sanguin.

  • Chrysanthellum → soutient l’élimination des calculs biliaires.


📜 Un peu d’histoire

L’usage médicinal du chiendent remonte à l’Antiquité. Les médecins grecs et latins, dont Pline l’Ancien, le recommandaient déjà pour traiter les affections rénales et favoriser l’élimination de l’urine.

Au Moyen Âge, il était considéré comme une plante purifiante et nourrissante. En période de disette, ses rhizomes séchés et moulus étaient mélangés à de la farine de froment pour confectionner du pain, témoignant de son importance dans la pharmacopée populaire et l’alimentation rurale.

À partir du XVIIIᵉ siècle, son usage en phytothérapie se généralise. Outre ses vertus médicinales, le chiendent servait également à brasser la bière, confirmant la diversité de ses usages traditionnels.

Aujourd’hui encore, malgré sa réputation de plante envahissante, le chiendent est réhabilité comme un allié précieux pour le foie, les reins et le métabolisme général, et figure régulièrement dans les compléments alimentaires détox.

Pour en savoir plus sur le chiendent

Vous pouvez consulter cette fiche botanique sur cette poacée.

Article écrit par Alain Tardif, naturopathe.