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Actualité

L’harpagophytum – ses propriétés médicinales

Par 4 novembre 2025Aucun commentaire

🌿 La Griffe du diable – Harpagophytum procumbens

Famille : Pédaliacées
Autres noms : Harpagophyton, racine de Windhoek, racine du Kalahari


🌱 Présentation générale

L’harpagophytum, plus connue sous le nom de griffe du diable, est une plante médicinale originaire d’Afrique australe, principalement des zones semi-désertiques de Namibie, du Botswana et du sud de l’Afrique du Sud.
Elle pousse naturellement dans les sols sablonneux et arides du désert du Kalahari, où elle s’étale sur le sol sous forme de tiges rampantes pouvant atteindre jusqu’à deux mètres de long.

La plante produit de superbes fleurs tubulaires rose violacé à gorge jaune, et surtout des fruits ligneux armés de crochets recourbés, rappelant des griffes — d’où son nom vernaculaire de “griffe du diable”. Ces crochets permettent aux fruits de s’accrocher au pelage des animaux et de disséminer les graines.

Ce ne sont pas les fruits, mais les tubercules secondaires (racines latérales), riches en principes actifs, qui sont utilisés en phytothérapie. L’harpagophytum est aujourd’hui l’un des anti-inflammatoires naturels les plus réputés et les plus étudiés.

Cette plante est enseignée dans nos cours de naturopathie et de phytothérapie.


🌸 Propriétés et utilisations courantes

L’harpagophytum est avant tout connue pour ses propriétés anti-inflammatoires, antalgiques et antirhumatismales, mais ses bienfaits s’étendent à plusieurs domaines :

🔹 Soulagement des douleurs articulaires et musculaires

  • Atténue les douleurs liées à l’arthrose, aux rhumatismes, aux tendinites et aux lombalgies.

  • Améliore la souplesse articulaire et aide à retrouver une meilleure mobilité.

  • Soutient les articulations lors de douleurs chroniques (hanche, genoux, cervicales…).

🔹 Réduction de l’inflammation

  • Agit sur les médiateurs de l’inflammation grâce à ses harpagosides, puissants iridoïdes anti-inflammatoires.

  • Peut être utilisée dans le traitement naturel des douleurs dorsales et des troubles musculosquelettiques.

🔹 Effet antalgique naturel

  • Calme les douleurs aiguës ou chroniques, notamment en cas de raideurs articulaires ou de contractures musculaires.

  • Soulage également les douleurs menstruelles légères.

🔹 Propriétés antioxydantes et protectrices

  • Grâce à sa richesse en phytostérols et flavonoïdes, l’harpagophytum contribue à neutraliser les radicaux libres et à préserver les tissus articulaires du vieillissement prématuré.

🔹 Soutien digestif doux (à faible dose)

  • Elle stimule légèrement les sécrétions gastriques et biliaires, facilitant la digestion des graisses (mais son usage prolongé doit être prudent chez les personnes sensibles de l’estomac).


⚖️ Précisions réglementaires sur les allégations

Les effets cités sont conformes au règlement (CE) n°1924/2006 relatif aux allégations nutritionnelles et de santé applicables aux denrées alimentaires et compléments à base de plantes.


⚠️ Contre-indications et précautions d’emploi

Bien que généralement bien tolérée, l’harpagophytum demande quelques précautions d’usage :

  • Déconseillée pendant la grossesse et l’allaitement, ainsi que chez les enfants de moins de 12 ans.

  • À éviter en cas d’ulcère gastrique ou duodénal, de calculs biliaires ou d’hyperacidité gastrique.

  • Peut provoquer occasionnellement de légers troubles digestifs (nausées, diarrhées, brûlures).

  • Prudence en cas de traitement anticoagulant, hypotenseur ou antidiabétique (risque d’interactions).

  • Respecter les doses recommandées pour éviter toute irritation gastrique.

👉 Il est conseillé de fractionner les cures et de faire une pause entre deux périodes de prise.


💊 Formes galéniques disponibles

L’harpagophytum est disponible sous plusieurs formes :

  • Gélules ou comprimés d’extrait sec standardisé (harpagosides)

  • Teinture-mère ou extrait hydroalcoolique

  • Ampoules buvables

  • Poudre de racine séchée, à diluer dans un liquide (au goût amer caractéristique)

  • Préparations topiques (crèmes, gels, baumes pour application locale sur les zones douloureuses)

💡 Les formes liquides sont souvent jugées amères, il est donc préférable de les mélanger à une tisane ou à un jus végétal.


⚗️ Principes actifs principaux

  • Harpagosides (iridoïdes) : principaux actifs responsables de l’effet anti-inflammatoire.

  • Autres iridoïdes : procumbide, harpagide.

  • Flavonoïdes : antioxydants et protecteurs vasculaires.

  • Phytostérols : contribuent à l’effet anti-inflammatoire et au confort articulaire.


Durée des cures

  • Cure moyenne : 4 à 6 semaines, suivie d’une pause de 2 semaines.

  • Les cures peuvent être renouvelées plusieurs fois par an en cas de douleurs chroniques, en alternance avec d’autres plantes anti-inflammatoires.

  • Prendre de préférence au cours des repas, pour limiter les risques de troubles digestifs.


🌿 Partie employée

Les parties utilisées sont les tubercules secondaires (racines latérales) séchés et réduits en poudre.
Ils concentrent la plus grande quantité d’harpagosides et d’iridoïdes.


🌼 Complémentarités possibles

L’harpagophytum agit en synergie avec plusieurs autres plantes médicinales :

  • Curcuma et cassis : renforcent l’effet anti-inflammatoire.

  • Gingembre : soulage les douleurs tendineuses et musculaires.

  • Saule blanc ou reine-des-prés : complètent son effet analgésique naturel.

  • Bambou et prêle : soutiennent la reminéralisation et la santé des articulations, des vertèbres et du cartilage.

  • Acérola (vitamine C naturelle) : potentialise l’effet antioxydant et protège les tissus articulaires.

💡 Ces plantes peuvent être utilisées en alternance ou en association avec la griffe du diable, selon la durée du traitement et le type de douleur à traiter.


📜 Histoire et traditions

L’harpagophytum est utilisé depuis des siècles par les peuples San et Bantous d’Afrique australe, notamment sous forme de décoction ou de cataplasme pour soulager les douleurs articulaires, les crampes et les blessures musculaires.

Son nom de “griffe du diable” provient de ses fruits crochus et épineux, qui s’accrochent aux pattes des animaux.

Les premiers botanistes européens décrivent la plante vers 1820, mais c’est au début du XXᵉ siècle qu’un colon allemand, en observant les pratiques médicinales indigènes, en rapporte l’usage thérapeutique.

À partir des années 1960, l’harpagophytum connaît un essor considérable en Europe, grâce à la mise en évidence de ses vertus anti-inflammatoires et analgésiques dans le traitement de l’arthrose.
Depuis, elle est devenue une référence incontournable dans la phytothérapie articulaire.

De nombreuses études cliniques ont confirmé son efficacité comparable à celle de certains anti-inflammatoires de synthèse, avec une meilleure tolérance digestive.

Cependant, en raison de la surexploitation de la ressource sauvage, la récolte est aujourd’hui strictement réglementée en Namibie et au Botswana.
Il est vivement recommandé de privilégier des produits certifiés biologiques ou issus de filières durables, garantissant la préservation de l’espèce et le respect des populations locales.

Pour en savoir plus

Vous pouvez consulter la fiche botanique de cette plante pour plus d’informations.

Article écrit par Alain Tardif, naturopathe.