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vers une reconnaissance de la naturopathie

Par 18 septembre 2023Aucun commentaire

Vers une reconnaissance de la naturopathie

Aujourd’hui en France, la naturopathie n’est pas du tout règlementée ni reconnue officiellement, alors que bon nombre de personnes se tournent vers cette solution de médecine douce pour mieux gérer leur santé. Le grand effet pervers est que n’importe qui, en théorie, peut s’installer comme naturopathe. Effectivement, alors que le praticien naturopathe est le généraliste des médecines naturelles, beaucoup s’y sont engouffrés pour pratiquer le charlatanisme.

Nous avons vu certains anciens élèves démarrer des cours de naturopathie puis, sans les avoir achevé, ont décidé de créer un cabinet de naturopathie. D’autres pseudo thérapeutes ont décidé de s’instaurer naturopathe après avoir lu trois livres de médecine alternative. Certains charlatans ont ouvert un cabinet après avoir suivi une formation en tout e-learning pour 50 ou 100 euro, comprenant à peine 150 heures ou 200 heures de cours vidéo. Tout cela amène à de graves dérives, car ces praticiens ne sont pas du tout formés, n’ont aucune idée de la déontologie à respecter, et en bref font absolument n’importe quoi. Nous avions déjà dénoncé ces dérives dans cet article de notre blog il y a quelques années.

Aujourd’hui, cela empire et menace mêmes les écoles qualitatives, dont au moins une, qui existait depuis près de 30 ans, vient de fermer ses portes. Comme nous l’indiquons dans cette vidéo de la chaîne YouTube de la naturopathie, la naturopathie risque d’être galvaudée gravement par des gens irresponsables et par des soi-disant organismes de formation qui promettent tout pour rien, et qui proposent en fait rien pour tout :

D’où la nécessaire reconnaissance de la naturopathie…

C’est d’ailleurs pourquoi tout un collectif d’écoles et de syndicats de la naturopathie se sont regroupés pour définir la norme métier de la naturopathie, ce qui permettra ainsi la reconnaissance de la naturopathie et sa règlementation. Il en a résulté le collectif naturopathie, qui rassemble tous les grands courants de la naturopathie française, et dont l’objet est de tirer la naturopathie vers le haut, pour apporter le meilleur service possible aux consultants qui viennent nous voir en consultation. C’est ainsi que nous pourrons évoluer vers la reconnaissance de la naturopathie.

La reconnaissance de la naturopathie, une garantie de qualité pour nos élèves

Les élèves en naturopathie doivent surtout disposer de solides compétences pour pouvoir exercer sérieusement. Ainsi, la future règlementation va proposer des normes sur la formation de naturopathe. Cela permettra d’exclure les formations non sérieuses, qui fleurissent surtout par opportunisme, tout en prétendant abusivement qu’ils peuvent certifier des naturopathes qui auront suivi 150 heures de formation.

Or comment peut-on apprendre en 150 heures l’ensemble des cours tels que par exemple nous les donnons à l’AEMN ? Le naturopathe se doit de bien connaître le corps humain, c’est à dire l’anatomie, la physiologie, la biologie cellulaire et la physiopathologie. Il doit aussi avoir la maîtrise de matières fondamentales en naturopathie, comme la nutrition, la phyto aromathérapie, l’iridologie ou encore les techniques de relaxation, les massages, les techniques manuelles de détente ou les techniques énergétiques par les polarités.

Certaines écoles proposent des disciplines et des spécialités particulières. Par exemple, au sein de l’AEMN, nous proposons des cours de mycothérapie, sur les élixirs floraux et en géobiologie, ainsi qu’un cours spécialisé en oligothérapie.

Il doit aussi comprendre qu’on ne remplace pas des médicaments par des compléments alimentaires, et qu’aucun remède naturel ne sert à soigner une maladie mais le terrain de santé ou la vitalité. Le naturopathe doit savoir aussi ce qu’est une expérience en double aveugle, un effet placebo, ou encore comment sont menées les études scientifiques. Il doit enfin connaître les effets secondaires ou les contre-indications des compléments alimentaires, des produits de phytothérapie, et autres extraits à base de plantes médicinales. En 150 heures c’est impossible d’apprendre tout cela. C’est comme si vous vouliez faire rentrer 5 litres d’eau dans une bouteille d’un litre.

Par ailleurs, beaucoup de centres de formation sérieux enseignent des pratiques, comme l’énergétique chinoise et d’autres techniques de la médecine traditionnelle chinoise (à l’exclusion de l’acupuncture, qui est réservée aux médecins classiques), la réflexologie plantaire, les pratiques de l’ayurvéda, les thérapies énergétiques, le positionnement du praticien par rapport à son consultant. Ces cours doivent faire l’objet de séances présentielles, et ne peuvent absolument pas être donnés, ni en visio en direct, et encore moins en e-learning.

Si la visio est adaptée pour des cours théoriques, à condition que ce soit du direct interactif avec l’enseignant, il est illusoire d’apprendre la naturopathie en tout e-learning. Alors libre à vous de jeter un billet de 200 euro par la fenêtre, mais vous ne deviendrez pas naturopathe avec des formations low cost. La reconnaissance de la naturopathie passe aussi par une formation sérieuse en quantité autant qu’en qualité.

Et la certification Qualiopi n’est en aucun cas un critère suffisant de reconnaissance de la naturopathie. Il existe même des écoles de reiki certifiées au Qualiopi ! Or le reiki ne jouit pas forcément d’une très bonne réputation dans le monde des médecines douces.

Une nécessaire règlementation

On entend parfois ici et là des praticiens de thérapies alternatives qui ne veulent pas entendre parler de règlementation ni de reconnaissance de la naturopathie. Or cela est nécessaire si nous voulons gagner en crédibilité vis-à-vis des mutuelles de santé et des autres professions de santé (médecins conventionnels ou homéopathes, infirmières, kiné, etc.), et également auprès des pharmaciens, qui peuvent être des employeurs de naturopathes conseillers en magasin.

C’est la voie qu’ont suivie en leur temps les ostéopathes. Ils avaient créé un collectif et avaient décidé de définir les normes de l’ostéopathie, en partenariat avec l’AFNOR et en relation avec Maitre Robard, avocate spécialiste du droit de la santé très reconnue. Une fois cette norme ayant été créée par les ostéopathes (et non pas par les médecins allopathes comme on peut l’entendre parfois), il en a découlé une règlementation approuvée par le Ministre de la Santé de l’époque, le Docteur Bernard Kouchner.

Les écoles d’ostéopathie ont alors évolué vers le statut d’école d’enseignement supérieur privé, proposant 5 ans de formation, et débouchant sur un D.O. d’ostéopathie, reconnu très largement aujourd’hui. Au point d’ailleurs que les actes d’un ostéopathe sont pris en charge par de très nombreuses mutuelles, rendant ces actes à la portée du plus grand nombre. L’ostéopathe est ainsi considéré au même titre qu’un médecin non conventionné. Ses actes ne sont pas pris en charge par l’assurance-maladie, mais par les système mutualistes.

C’est vers ce type de reconnaissance de la naturopathie que nous devons évoluer aujourd’hui. Ainsi, il existera des normes concernant les modalités de formation, les modalités d’installation, les connaissances à maitriser, le comportement professionnel à adopter, la déontologie à respecter, faute de quoi le praticien ne pourra se prévaloir du titre de naturopathe.

Cela permettra d’éviter de nombreuses dérives sectaires ou la méconnaissance d’effets indésirables, qui ont pu faire des victimes, parfois de manière dramatique, et qui nuisent à la reconnaissance de la naturopathie. Ainsi certains praticiens de thérapie alternative irresponsables ont pu défrayer la chronique en faisant remplacer la chimiothérapie par des jeûnes, envoyant littéralement à la mort des patients cancéreux.

Bref, la profession de naturopathe fait le ménage et se doit de faire le ménage pour obtenir la reconnaissance de la naturopathie. Comme on dit, nous balayons devant notre porte, parce que nous avons le sens de nos responsabilités. Et ainsi nous éloignerons de nous l’image sectaire que la naturopathie a pu trop longtemps évoquer auprès de la MIVILUDE ou de la médecine moderne.

Cela évitera aussi l’exercice illégal de la médecine, auquel s’adonnent certains praticiens de médecine naturelle, lorsqu’ils plantent des aiguilles d’acupuncture, ou lorsqu’ils prescrivent des médicaments homéopathiques par exemple. Pratiquer une médecine parallèle ne doit pas nous faire prendre pour des médecins. Sinon, la reconnaissance de la naturopathie aura du plomb dans l’aile.

Et probablement qu’à l’avenir, nos écoles proposeront des cursus longs en trois ans, permettant d’approfondir de nombreuses techniques et de nombreuses connaissances, tant on peut rajouter de matières dans un cursus de naturopathie.

La reconnaissance de la naturopathie et l’avenir

Les travaux du collectif de naturopathie sont en cours, mais cependant très avancés. Pour des raisons évidentes, nous ne pouvons pas dévoiler le contenu de ces travaux, mais on peut raisonnablement penser que cela aboutira à des textes définitifs début 2024, et que, courant 2024, il y aura une reconnaissance du métier de naturopathe. La reconnaissance de la naturopathie est donc pour très bientôt.

Beaucoup d’interlocuteurs attendent cette règlementation et cette reconnaissance de la naturopathie. Le Conseil National de l’Ordre des Médecins l’a souhaitée dans un récent rapport, sans pouvoir la définir, étant conscient que ce n’est pas dans ses prérogatives que de déterminer ce qu’est un naturopathe. Aussi en appelle-t-il aux pouvoirs publics. Mais eux-mêmes ne sont pas en capacité de définir cette norme métier. Ainsi, le travail du Collectif de naturopathie tombera à pic pour les pouvoirs publics, qui ont compris depuis longtemps, et notamment depuis le rapport de Matignon de 2012, qu’il était illusoire de s’opposer à l’émergence de la naturopathie. La reconnaissance de la naturopathie est donc inéluctable.

Ainsi, les élèves que nous formerons, que nous formons et que nous avons formé pourront trouver du travail plus facilement, ouvrir un centre de naturopathie, un cabinet ou un espace de remise en forme plus facilement. Les consultations de naturopathie seront mieux remboursées par les mutuelles de santé. Le cadre juridique pour s’installer sera mieux défini. Les obligations légales seront beaucoup mieux définies et faciles à mettre en œuvre. Ce cadre juridique sera une garantie pour le professionnel formé sérieusement de pouvoir exercer pleinement, et pour le consultant de pouvoir recourir de manière garantie à de véritables professionnels de la naturopathie.

La reconnaissance de la naturopathie permettra aussi de faire entrer la naturopathie dans les hôpitaux, et de permettre une véritable médecine intégrative, où la médecine conventionnelle sera collaborative avec les médecines non conventionnelles, et avec la naturopathie. Règlementer la naturopathie, c’est aussi favoriser la confiance du corps médical et de la médecine scientifique vis-à-vis de notre métier de naturopathe.

Ainsi pourront travailler ensemble pour le mieux être du consultant, l’hypnose, l’homéopathie, l’allopathie, la médecine chinoise, la naturopathie, la sophrologie, et tant d’autres thérapies complémentaires ou médecines complémentaires. C’est toute une révolution de la santé et des conceptions sanitaires qui s’annonce avec cette reconnaissance de la naturopathie. Et cette révolution sanitaire aboutira ainsi à une médecine holistique, capable de prendre en compte toutes les composantes du consultant.