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Actualité

Pourquoi faut-il règlementer la naturopathie ?

Par 22 novembre 2023Aucun commentaire

Règlementer la naturopathie, une nécessité pour la profession

Aujourd’hui, de nombreuses écoles prétendent former des naturopathes en quelques jours. mieux même, en étant certifiées Qualiopi, qui est une certification administrative, ces écoles prétendent former des naturopathes certifiés. Certifiés par qui ? On peut encore se le demander.

Mais qui peut croire encore qu’on peut devenir naturopathe en quelques jour de formation, pour 150 euro ? Qui peut encore honnêtement croire qu’on peut devenir naturopathe en 150 heures de cours, et donc apprendre en 150 heures toutes les bases de l’anatomie, de la physiologie, de la biologie cellulaire, de la pathologie, de l’oligothérapie, de la phytothérapie, de la nutrition, et passons encore sur de nombreux modules de formation indispensables à la pratique du métier de naturopathe.

En 150 heures de cours, vous pouvez apprendre à peine le quart ou le cinquième des fondamentaux de la naturopathie.

Il est donc nécessaire de règlementer la naturopathie, pour éviter toutes les dérives qui galvaudent ce métier dangereusement, et qui expose les usagers à des risques graves pour leur santé.

Règlementer la naturopathie, pour respecter l’héritage de P.V. Marchesseau

Déjà le métier de naturopathe est une activité qui lutte pur être reconnue depuis 1997, date à laquelle le parlement européen a demandé à chaque Etat membre de mettre en place des textes de reconnaissance de ce métier. Presque tous les pays européens ont mis en place de tels textes, sauf la France, qui comme d’habitude, ne décide de rien, laisse pourrir la situation et écoute surtout les lobbies.

Aujourd’hui, à quoi sommes-nous confrontés ? A des écoles qui prétendent former des naturopathes en tout e-learning pour 100 euro en moyenne, pour l’équivalent de quelques jours de formations. Ces écoles se font certifier Qualiopi, pour avoir l’agrément de l’Etat afin de pouvoir faire prendre en charge les formations qu’ils donnent. Mais au vu du prix modique qu’ils proposent pour s’inscrire à leurs formations, les candidats payent eux-mêmes les frais de cours. Et ces écoles délivrent des certificats prétendument agréés.

Mais comment peut-on croire que ces élèves aient acquis les connaissances requises, en si peu d’heures de formation.

Une école sérieuse formera actuellement en 1200 heures environ. Croire qu’on peut être formé en 100 heures revient à croire qu’on peut faire entrer 10 litres d’eau dans une bouteille d’un litre.

Marchesseau proposait un enseignement complet en dix techniques, incluant les connaissances de nutrition, qu’il appelait la bromatologie, de phytothérapie, qu’il appelait la phytologie, ou encore en magnétologie, en relaxologie, etc.

Il doit se retourner dans sa tombe en voyant de pseudo écoles galvauder la naturopathie avec un enseignement à la va vite.

Règlementer la naturopathie au niveau déontologique

Evidemment, il est nécessaire d’avoir une déontologie. Dans cette déontologie, la relation entre le naturopathe et le consultant doit être nécessairement saine, sans conflits d’intérêts. Il ne doit plus être possible à un naturopathe de faire des préconisations de compléments alimentaires à rallonge, au prétexte de toucher des commissions des laboratoires qui fournissent ces produits. Il est donc tout à fait normal d’interdire tout intérêt de naturopathe dans des laboratoires de compléments alimentaires, de manière à ce que les préconisations soient les plus objectives possibles.

Il est évident que l’intérêt du naturopathe doit être l’intérêt du consultant et non pas son propre porte-monnaie. Règlementer la naturopathie, c’est aussi assurer une qualité de service à l’usager des médecines douces.

De même, le naturopathe ne doit pas se prétendre médecin, en faisant croire qu’il peut remplacer des médicaments par des compléments alimentaires. Cela s’appelle d’ailleurs exercice illégal de la médecine. Si le médecin classique s’intéresse aux symptômes, nous les naturopathes, nous nous intéressons aux causalités des déséquilibres de santé. Notre travail est donc complémentaire, si nous agissons dans l’intérêt du consultant ou du patient.

Il est donc essentiel de règlementer la naturopathie au niveau déontologique.

Dans notre formation, nous proposons même un module sur cette déontologie, absolument indispensable si nous voulons être crédible aux yeux des autorités sanitaires (médecins allopathes, Ministère de la Santé, etc.). Bien sûr, certaines voix s’élèvent pour affirmer ne pas vouloir cette crédibilité, ne pas en avoir besoin, et refuser toute tutelle quelconque, par refus de règlementer la naturopathie. Quel manque d’humilité ! Et ne pas vouloir une telle crédibilité, c’est laisser la porte ouverte à tout abus au détriment de l’usager des médecines douces. Ce qui est totalement irresponsable.

Règlementer la naturopathie et les formations de naturopathes

Pour éviter de telles dérives, il est nécessaire de règlementer la naturopathie en définissant les normes du métier de naturopathe et de la formation de naturopathe.

En fait, nous suivons les traces des ostéopathes, qui ont règlementé leur profession en 2006, ce qui a abouti à leur reconnaissance officielle par le Ministre de la santé de l’époque, le docteur Bernard Kouchner. Et les écoles d’ostéopathie reconnues officiellement ont évolué vers un statut d’école d’enseignement supérieur privé. Règlementer la naturopathie permettra aux écoles reconnues d’évoluer vers ce même statut d’école d’enseignement supérieur privé.

Alors pourquoi un enseignement privé nous a-t-on demandé un jour ? A cela, nous pouvons répondre que nous ne devons pas non plus attendre que tout soit étatisé, et que l’Etat peut avoir pour rôle de règlementer avec le concours des professionnels de la naturopathie, mais n’a pas à chapeauter les enseignements de cette discipline. L’enseignement privé n’est pas un gros mot, mais une garantie d’indépendance de l’enseignement de la naturopathie.

Cette garantie d’indépendance vaut aussi pour les relations avec les labo de compléments alimentaires. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs l’AEMN se sépare d’Athanor, et fait reprendre cette activité de vente et de distribution par une autre société, la SAS Hâpy, pour éviter les conflits d’intérêt. C’est aussi pourquoi nous ne versons plus de commissionnements aux praticiens naturopathes qui conseillent les produits de la marque Athanor. Règlementer la naturopathie nous impose de nous adapter, ce que nous faisons bien volontiers pour la crédibilité de notre enseignement.

Vous pouvez voir notre entretien de naturopathie, avec mon ami Gilles Donguy, du blog la naturopathie en clair. Cet entretien est publié sur la chaîne YouTube de la naturopathie :

Que doit maitriser le praticien naturopathe ?

Un naturopathe doit être bien au point sur des disciplines telles que celles que nous enseignons dans notre cursus, par exemple :

Au cycle 1 :

  • Nutrithérapie (incluant la connaissance des tempéraments d’Hippocrate, le réglage alimentaire, les compléments alimentaires, de type vitamines, oligoéléments, oméga 3 et 6, etc.)
  • Phytothérapie (incluant l’aromathérapie, la gemmothérapie, la connaissance des formes galéniques, etc.)
  • La géobiologie santé de l’habitat.
  • Les élixirs de fleurs de Bach et autres élixirs floraux (élixirs de cristaux notamment).
  • Les techniques de relaxation revitalisation (incluant les principes d’auto guérison, ou plus exactement d’auto régénération, car le terme de guérison est réservé au monde médical).
  • L’argilothérapie et la cosmétique bio.
  • L’approche holistique.
  • Et enfin la mycothérapie.

Au cycle 2 :

  • L’iridologie et autres bilans de santé.
  • L’oligothérapie.
  • La pharmacognosie (notamment les principes actifs de plantes, les composants des huiles essentielles, le principe de l’aromatogramme, etc.).
  • L’anatomie.
  • La biologie cellulaire.
  • La physiologie.
  • La pathologie.
  • L’approche de la consultation et les règles d’installation en cabinet.

Et enfin au cycle 3 :

  • La réflexologie plantaire.
  • Les techniques ayurvédiques (massages en ayurvéda, drainages ayurvédiques, alimentation ayurvédique et autres cures en Ayurveda, etc.).
  • L’énergétique chinoise.
  • Et quelques autres matières, comme la santé féminine, l’approche énergétique des thérapies naturelles, la position du praticien vis à vis du consultant, la gestion du stress, ainsi qu’un stage de botanique phytothérapique.

Toutes ces thérapies énergétiques et ces techniques naturelles seront bien évidemment autorisées dans le cadre de l’enseignement de la naturopathie, et donc de la pratique en cabinet.

Notre école désormais s’adapte à la future règlementation. Ainsi, pour nous, règlementer la naturopathie est vu comme une nécessité et comme une possibilité de développer encore mieux cette discipline de soin naturel.

Et alors règlementer la naturopathie, c’est aussi permettre plus facilement l’accès aux formations par la prise en charge dans le cadre de la formation continue pour adultes.

Le naturopathe en cabinet de consultation

Règlementer la naturopathie, c’est aussi normer la pratique en cabinet. Ainsi, dans le cadre de ses consultations, le praticien de santé naturopathe s’interdira de remplacer des médicaments par des compléments alimentaires. Il ne promettra pas un résultat. Il ne pourra pas non plus être commissionné par des laboratoires de compléments alimentaires.

Pour établir le réglage alimentaire, il partira des habitudes alimentaires de son consultant, pour les rectifier lorsque c’est nécessaire, mais sans chambouler complètement les habitudes. Ce réglage alimentaire s’appuiera sur un bilan de vitalité complet.

Règlementer la naturopathie, c’est aussi éviter que le naturopathe trahisse quelque secret que ce soit confié par le consultant. Mais c’est aussi faire un signalement aux autorités compétentes lorsqu’un fait grave d’ordre criminel se révèle.

De plus, il se gardera de pratiquer des techniques réservées aux médecins (homéopathie, acupuncture) ou de pratiquer des méthodes non éprouvées ou pouvant être jugées non sérieuses (reiki par exemple).

Règlementer la naturopathie, c’est donc faire de nous des professionnels responsables et sérieux dans notre pratique, respectueux du consultant, ne pratiquant pas la discrimination. L’adhésion à la déontologie de la profession sera alors indispensable pour être autorisé à exercer en toute responsabilité.