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Actualité

L’aromathérapie en question

Par 29 novembre 2023Aucun commentaire

L’aromathérapie, une discipline à manier avec grande compétence

L’aromathérapie est une discipline qui consiste à utiliser les propriétés thérapeutiques ou physiologiques des huiles essentielles pour renforcer l’organisme ou rééquilibrer notre physiologie. Or les huiles essentielles sont de véritables bombes, à manier avec grand doigté. C’est pourquoi dans notre enseignement, nous insistons beaucoup sur les précautions d’emploi des huiles essentielles. Faisons le point sur cette discipline.

L’huile essentielle, un concentré d’actifs

Comment pouvons nous manier les huiles essentielles en aromathérapie ? Tout d’abord, il faut comprendre ce qu’est une huile essentielle. On l’obtient généralement par distillation par entrainement à la vapeur d’eau. Voici par exemple comment on obtient l’huile essentielle de pin sylvestre à partir de ses aiguilles :

Vidéo tirée de la chaîne YouTube de la naturopathie

Cette distillation s’opère avec un rendement plus ou moins élevé. Il faut par exemple 300 kilo de lavandin pour obtenir un kilo d’huile essentielle de cette même plante. A l’inverse, il faut 5 à 6 tonnes de pétales de rose de Damas pour obtenir un kilo de son huile essentielle. Ces écarts de rendement expliquent en grande partie les différences de prix des huiles essentielles. Par ailleurs, on constate qu’une huile essentielle est donc un concentré d’actifs de la plante.

Ainsi, on ne peut pas conseiller une huile essentielle comme on conseille de prendre des gélules de plantes.

Dans nos cours, nous expliquons par exemple que bon nombre d’huiles essentielles sont fortement corrosives, telles la cannelle, le clou de girofle, le thym à thymol, la sarriette (à cause du carvacrol) et la plupart des huiles essentielles à composés phénoliques. D’autres huiles essentielles sont fortement photo sensibilisantes. Les huiles essentielles à cétones (menthone, thuyone, etc.) sont fortement neurotoxiques. C’est pourquoi aussi on les déconseille aux enfants de moins de six ans et aux femmes enceintes.

Comme vous le voyez, nos formations d’aromathérapie incitent à la prudence quant au maniement d’une huile essentielle, car ce ne sont jamais des produits inoffensifs.

Concernant les essences d’agrumes, ils ne sont pas obtenus par distillation mais par simple expression du zeste. Ainsi, ces essences ont un rendement plus élevé. Mais elles restent potentiellement dangereuses si on les manie mal. Effectivement, elles sont photo sensibilisantes, et souvent très allergisantes. C’est le cas de l’essence de citron, qui est riche en limonène, agressif pour les muqueuses nasales. Et toutes ces essences (bergamote, mandarine, orange, citron, etc.) ne doivent pas être employées avant d’aller au soleil.

Des actifs très puissants sur le système hormonal

Souvent, une huile essentielle possédera un effet hormonal puissant, surtout chez la femme. C’est pourquoi nous déconseillons fortement leur usage chez la femme enceinte. Certaines, généralement interdites en dehors de la pharmacie, sont même abortives. C’est le cas de la rue odorante (Ruta graveolens) ou de la sauge officinale (Salvia officinalis).

Si vous voulez conseiller sans danger les huiles essentielles, il vous faut donc une formation sérieuse en aromathérapie avec des examens qui vérifient vos connaissances dans cette discipline.

Songez que par exemple les huiles essentielles telles que la sauge sclarée, l’angélique des bois, le fenouil graines, ne peuvent pas être données à une femme qui a un cancer hormonodépendant, une mastose, un kyste ovarien, un fibrome ou une endométriose, au risque d’aggraver son état de santé. Donner ces outils thérapeutiques à des personnes formées insuffisamment, c’est faire courir des risques graves aux utilisateurs des huiles essentielles.

Les huiles essentielles chémotypées

En aromathérapie, le distillateur doit absolument faire une chromatographie de tous les lots d’huiles essentielles produites. Cela lui permet de vérifier la composition aromatique, si elle est conforme ou non à la norme.

Pour certaines plantes, il existe plus types chimiques sur le marché. On appelle cela des chémotypes. Or un producteur doit indiquer sur les flacons les huiles essentielles chémotypées. Pour le romarin, il existe trois chémotypes : le 1-8 cinéole (qui en fait est de l’eucalyptol), la verbénone et le camphre. Pour le thym, il en existe encore plus. On dénombre parmi les chémotypes les plus courants : le thymol, le linalol, le carvacrol, le thujanol, le bornéol, etc.

Or les huiles essentielles ont des propriétés variables selon les chémotypes, voire des propriétés inverses. C’est pourquoi nous enseignons les propriétés des chémotypes de thym et de romarin à nos élèves. Effectivement, le thym à thymol est un poison hépatique, tandis que le thym à thujanol est un régénérant des hépatocytes…

Le romarin à verbénone est utile lui aussi comme stimulant du foie et de la digestion mais pas pour les nerfs, tandis que le romarin à camphre est utile pour les muscles mais pas pour le foie. En aromathérapie, la connaissance du chémotype peut donc être fondamentale.

Un professionnel bien formé en aromathérapie doit donc connaître ces chémotypes. Il doit connaitre aussi les plantes qui produisent les huiles essentielles. D’ailleurs, tout producteur sérieux d’huiles essentielles vend des HE définies botaniquement et biochimiquement. C’est le fameux label HEBBD (huile essentielle botaniquement et biochimiquement définie) que mettent certains producteurs en avant. Mais en fait, tous les acteurs sérieux le font aussi.

A partir du moment où vous citez le nom botanique de l’espèce distillée, votre HE est définie botaniquement. Et elle l’est biochimiquement lorsqu’on procède à une analyse chromatographique de la matière huileuse produite.

Pour vous former sérieusement, rejoignez nos cursus complets de naturopathie. Nous abordons l’aromathérapie dans nos cours de phytothérapie, de pharmacognosie, de cosméto naturelle, de relaxation revitalisation, et dans notre stage de botanique.

Les grands classiques de l’aromathérapie

Nos cours d’aromathérapie mettent en avant les grands classiques des huiles essentielles, avec une notation en étoiles pour chaque plante abordée. Ainsi les huiles essentielles de lavande fine, de menthe poivrée, de gaulthérie, de romarin (les trois chémotypes), de thym à linalol, de niaouli, de tea tree, de ravintsara, d’eucalyptus globulus, de camomille, d’eucalyptus radiata, de géranium Bourbon ou rosat, d’ylang ylang ou encore d’orange douce, sont classées en 4 étoiles.

Nous expliquons aussi comment les employer. Bien évidemment, ce sont des huiles, donc non miscibles dans l’eau. On les diluera de préférence dans une huile végétale adaptée. Par exemple, quelques gouttes d’huile essentielle bio de menthe poivrée dans une cuillère à soupe d’huile d’amande douce ou de noyau d’abricot. Puis on applique sur la peau, sur la zone à traiter, pour un soin d’aromathérapie par voie externe.

Evidemment, les huiles végétales seront à adapter en fonction des types de peau.

La qualité des huiles essentielles

Nous rappelons dans nos cours que les huiles essentielles doivent être certifiés bio. Effectivement, les procédés de distillation ont tendance à concentrer les pesticides, contrairement à ce que veulent faire croire certains fabricants.

Effectivement, il existe des méthodes poussées montrant la présence de pesticides concentrés dans les huiles essentielles non certifiées bio. Voici par exemple un laboratoire d’analyse indépendant qui pratique de tels contrôles : le laboratoire Phytocontrol.

Les modes d’utilisation des huiles essentielles

En aromathérapie, on se méfiera beaucoup des usages des huiles essentielles par voie orale. Comme elles peuvent souvent être irritantes, elles peuvent agresser facilement les muqueuses digestives.

Si vous les maniez bien, vous pouvez diluer des gouttes d’huile essentielle dans une huile végétale ou dans de l’extrait de pépin de pamplemousse, pour les conseiller par voie orale.

Mais vous pouvez aussi les conseiller par voie externe, ou encore en olfaction ou en diffuseur d’arômes. En inhalation, il suffit d’appliquer quelques gouttes d’huile essentielle sous les narines.

Attention, toutes les huiles essentielles ne se prennent pas forcément en olfactif ou en diffusion d’arômes. Certains ont une odeur d’ailleurs bien typée, souvent perçue comme peu agréable. C’est souvent le cas avec le manuka ou l’hélichryse italienne, par exemple. En revanche, l’huile essentielle de citron ou l’huile essentielle de menthe poivrée sont souvent perçues comme agréables et capables d’assainir l’atmosphère d’une pièce.